Armagnac et cognac : focus sur les 4 points qui les différencient

19 avril 2023 0 Par experts

On a affaire à deux eaux-de-vie à base de raisin. Pour cette raison, beaucoup de personnes ont tendance à penser qu’il s’agit de produits similaires. Elles n’ont toutefois pas vraiment tort, car les deux boissons se ressemblent tout de même sur bien des points. Il faut même dire qu’il n’y a pas de pas de guerre de saveur entre les deux. Cependant, elles possèdent aussi chacune leur propre identité. Pour connaître les différences entre ces deux eaux-de-vie, il est bien évidemment important d’en savoir davantage sur leurs spécificités et leurs similitudes. Le point dans les lignes qui suivent.

Le terroir

Parmi les points qui différencient l’armagnac et le cognac, il y a tout d’abord le terroir. Bien que les terroirs de ces eaux-de-vie soient tous deux situés en région Nouvelle-Aquitaine, ils sont séparés d’environ 300 km. Compte tenu de cette distance, les sols ne sont donc pas les mêmes. Sous les cépages armagnaçais, on trouve alors de l’argile siliceuse, des sédiments fluviaux et continentaux ainsi que des sables fins quartzeux. À noter que ce terroir est divisé en 3 crus, dont la Ténarèze, le haut-armagnac et le bas-armagnac. Concernant les sols cognaçais, ils sont en général calcaires. Cette eau-de-vie se divise en 6 crus. On compte la Petite Champagne, la Grande Champagne, les Bois Ordinaires, les Bons Bois, les Fins Bois et les Borderies.

Les cépages

L’armagnac et le cognac se différencient aussi au niveau des cépages. Pour le premier, on trouve dans la boisson de l’Ugni-Blanc à 55 % et de la folle-blanche à 2 %. Cette dernière est en mesure de produire des eaux-de-vie florales et fines. Il y a également du Baco, qui est un hybride du Noah américain et de la folle-blanche. Ce cépage est capable de donner des eaux-de-vie rondes, proposant des arômes de fruits mûrs. La boisson en question en contient 35 %. Parmi ses composants, il y a enfin du Colombard, caractérisé par ses arômes épicés et fruités très intéressants dans les assemblages. Pour ce qui est du cognac, il est constitué d’Ugni-Blanc à 97 %. Ce cépage permet d’obtenir des eaux-de-vie de qualité supérieure et fines.

La technique de distillation et de vieillissement

La technique de distillation et de vieillissement utilisée n’est pas non plus la même pour l’armagnac et le cognac. Pour le premier, il est généralement obtenu avec l’alambic continu éponyme. Déposé en 1818, le brevet de cette machine a été perfectionné par les distillateurs au fil des années. L’eau-de-vie ainsi produite après distillation présente un degré alcoolique entre 52 % et 72 %. Concernant la méthode de distillation et de vieillissement employée pour le cognac, on a plutôt recours à l’alambic charentais, qui comprend deux distillations. Au cours de la première chauffe, on obtient le « brouilli », un alcool entre 20 et 30 degrés. Celui-ci est ensuite redistillé à 70 à 71 degrés en « bonne chauffe ». C’est cette seconde distillation qui devient du cognac.

La commercialisation

Les deux eaux-de-vie à base de raisin en question se différencient enfin au niveau de leur commercialisation. Pour ceux qui l’ignorent encore l’eau-de-vie du Gers est l’une des plus vieilles. Elle constitue un véritable héritage gastronomique français. Elle est alors essentiellement consommée en France, et ne s’est donc pratiquement pas exportée. Contrairement à elle, le cognac s’est plutôt développé sur un modèle d’exportation vers l’Angleterre et les Pays-Bas. Pour la petite histoire, les vignerons qui l’ont créé étaient désireux de l’exporter dans ces États, et ont décidé de le distiller pour qu’il ne change pas durant le voyage. À noter qu’il est particulièrement apprécié aux Pays-Bas. Son succès dans le pays vient notamment du vieillissement en fut de chêne.